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FANTOMAS MEDIA
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25 août 2008

transparition du mal

Cet art splendide, le plus sage, le plus rationnel de tous, nous apparaît, pour cette raison même, le plus monstrueux de tous. Et le seul qui soit monstrueux. [...] Animée et placée au milieu des hommes, elle [la forme grecque] n'y paraîtrait ni familière ni étrangère ; nous y verrions, certes, un aspect possible ou désirable de nous-mêmes, mais nos tares, nos insuffisances, nos à-peu-près et nos demi-mesures ne s'y reconnaîtraient pas. Dans un monde idéal, elle semblerait immobile, cristallisée, trop limitée et pas assez résolument étrange pour nous faire entrevoir nos abîmes intérieurs. Elle fait de son mieux, au contraire, pour nous les dérober. Mais l'homme de toujours est plus complexe qu'elle, sinon plus ambitieux. Il veut tenir sans cesse prêtes toutes ses possibilités. [...] Réalisé, l'homme parfait sentirait à l'instant même l'effort mourir dans son coeur. On peut dire qu'à ce point de vue l'art grec, qui jamais cependant n'a fabriqué un monstre, est plus menteur que l'art égyptien ou chinois, qui n'ont cessé d'en fabriquer. C'est parce qu'il a cru à la réalité de ce mensonge que son humanité parfaite prend cet accent monstrueux. Elie Faure, Histoire de l'Art, l'Art antique.
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