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FANTOMAS MEDIA
FANTOMAS  MEDIA
23 novembre 2005

"Propreté"

Les petits pigeons pleins de fientaisie

allaient et venaient survolant Paris

donnant à ses murs la couleur exquise

du caca aviair couleur un peu grise

ne se doutant pas pauvres innocents

qu'un piège sournois en bas les attend

les voilà capturés !

ils ne sont pas contents

adieu Paris ! adieu ma belle ville

dit le pigeon embarqué pour les champs

je ne fienterai plus sur ton Hôtel de Ville

je ne fienterai plus sur tes fiers monuments

quelle tristesse, en y pensant je pleure

de gaspiller si bon excrément

qui aurait pu beurré sur les demeures

de ma ville natale en ronger le ciment

la brique le béton le marbre la meulière

oui, s'écrie le pigeon, je n'en suis pas peu fier

ma chiure est de l'acide au PH virulent

adieu mon beau Paris adieu ma chère ville

je pars pour mon exil dans l'auto des agents

je garderai toujours au milieu des croquants

du charme de tes rues l'image indélébile

Raymond QUENEAU, Courir les rues, Gallimerde Gallimard 1967.

(Aux agélastes oraculaires à la peau trop sensible pour supporter d'emblée le PH de cette poésie, le Guide des Restaurants de Paris conseille la lecture du chapitre consacré à Queneau dans Ceux qui merdRent de Christian Prigent, publié chez P.O.L)

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Commentaires
H
Je veux un bon poèsie............
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