La pluie
Dans le vent du Sud la tendre déesse est arrivée
Elle a mouillé le bronze mouillé la fontaine
Mouillé le ventre de l'hirondelle et le poil de l'or
Elle a pris la marée dans ses bras, léché le sable, gobé les poissons
Elle a secretement mouillé les temples, les établissements de bain,
les salles de théâtre,
Harpe à cordes de platine
La langue de la déesse dévergondée secrètement
A mouillé ma langue
Junzaburo NISHIWAKI (1894 - 1982).
Trad. Jeanne Sigee.
Poete, traducteur de Joyce et de TS Eliot. S'est tres tot interesse au surrealisme (qu'il a contribue a diffuser au Japon), en en changeant la perspective : pas de croyance en l'assomption d'un surreel, mais un raccord de l'emancipation formelle a une philosophie proche du zen. Professeur de Takiguchi Shuzo.
(ce poeme et le precedent sont extraits de L'Anthologie de poesie japonaise contemporaine publiee chez Gallimard)
A lire egalement : des poemes de Takuboku Ishikawa ici, ici et la.